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  • Photo du rédacteurPascal Francois

Béatrice Bernier-Barbé, l'Afrique dans le sang - Interview de Pascal François


Notre Portrait d'auteur aujourd'hui part pour un autre continent, l'Afrique, et va à la rencontre de Béatrice Bernier-Barbé qui vient de publier son second roman "Les Endormis" pour lequel une chronique est sur le blog ( lire la chronique )


APDL : Bonjour Béatrice, avant de vous poser mes questions, laissez-moi vous présenter : vous vivez à Dakar au Sénégal depuis près de 20 ans, vous travaillez au Lycée Français Jean Mermoz, vous êtes présidente de l’association des anciens élèves, vous organisez des événements littéraires à Dakar… et vous écrivez des romans !


Vous êtes aussi très présente sur les réseaux sociaux. Et vous avez votre propre site internet qui parle de vos livres, et où vous y publiez vos chroniques littéraires : (www.bernierbarbebeatrice.com). Je le recommande d’ailleurs à nos lecteurs.


APDL : J’ai deux premières questions à vous poser : Ai-je oublié quelque chose à propos de vous ? Et que représente l’Afrique pour vous ?


BBB : Bonjour Pascal. Tout d’abord, je vous remercie pour cette interview, une opportunité pour moi et qui me donne la possibilité de parler de mon écriture (et de moi) aux lectrices et lecteurs de Au Plaisir De Lire.

Vous n’avez (presque) rien oublié, si ce n’est que j’ai également une formation spécialisée dans la prise en charge des enfants et des adolescents aux besoins spécifiques comme les profils Hauts Potentiels, par exemple.


Que représente l’Afrique pour moi ? Excellente question ! Un continent d’avenir aux possibilités infinies et riches, à tous les niveaux. Une terre merveilleuse sur laquelle je suis née. Un lieu dont je ne saurais me passer.


APDL : Béatrice, vous avez déjà écrit deux romans. « Linguère Sara le voyage d’une vie » publié en 2019 et « Les Endormis » qui vient de paraître qui est l’objet d’une chronique en parallèle sur le blog. Comment vous est venue l’envie d’écrire ? Qu’est-ce que cela vous apporte ? Enfin, comment nait l’idée d’un roman chez vous ?


BBB : A priori, j’écrivais lorsque j’étais enfant. Je dis « à priori », car je ne m’en souviens pas. Bizarre, non ? Bref, jusqu’à 2018, je n’écrivais plus. Et puis, un ami m’a proposé de rejoindre son équipe de rédaction web pour un journal du net, implanté dans 65 pays différents, dont le Sénégal.


J’avais carte blanche sur le choix des sujets et des interviews. Le processus (fort peu lucratif) m’a permis cependant de gagner confiance en moi et de faire de belles rencontres auprès d’hommes et de femmes qui vivent au Sénégal et qui sont investis dans différentes actions et corps de métier. Pour célébrer la journée mondiale de l’Afrique qui a lieu le 25 mai, je voulais proposer aux lectrices et lecteurs un dossier culturel. J’ai sollicité deux anciennes élèves poétesse et slameuse, ainsi qu’une amie auteure et enseignante. Et j’ai moi-même écrit une courte nouvelle qui se déroulait dans la région du Sine Saloum (au Sénégal). Lorsque j’ai eu terminé d’écrire, je me dis dit que cette nouvelle était le point de départ d’autre chose de plus long…


Quelques mois plus tard, j’ai quitté le journal du web pour différentes raisons et je me suis mise à écrire « Linguère Sara le voyage d’une vie ». Les quelques poèmes et la nouvelle rédigée auparavant ont trouvé avec une facilité surprenante leur légitimité dans mon premier roman.


Que m’apporte l’écriture ? Beaucoup d’émotions hétéroclites ! Je suis une personne sensitive. Lorsqu’un souvenir remonte à la surface, c’est avant tout l’émotion qui s’est produite à ce moment passé, plus que les faits eux-mêmes dont je vais me souvenir. Je suis incapable de vous dire ce que j’ai mangé hier midi, mais je peux vous décrire avec précision l’atmosphère si particulière de la pluie tropicale lorsqu’elle tombe du ciel, ses couleurs, ses odeurs, ses sons… L’écriture est pour moi un moyen de retransmettre ces émotions et de les partager avec mon lectorat.


Il y a beaucoup de sujets (parfois très différents) qui m’intéressent. Et il y a aussi des causes qui sont précieuses à mes yeux. Du coup, avant de me lancer dans l’écriture d’un nouveau roman, j’ai besoin d’un temps de gestation. Pour le premier, il m’a fallu six mois (et trois pour l’écrire – en sachant que j'ai différents jobs à côté). Pour le second, le processus a été plus long (un an de réflexion et quatre mois d’écriture). Je pense que la pandémie y a été pour quelque chose. Il a fallu apprendre à vivre autrement, à faire une introspection, à se libérer de certaines peurs. Tant que je n’avais pas fait ce travail sur moi-même, je n’arrivais pas à écrire, ou même à lire en pleine conscience. Disons que ce n’était pas le moment. Et puis, les éléments se sont mis en place, et j’ai pu me lancer de nouveau dans l’aventure de l’écriture.


APDL : Votre second roman « Les Endormis » est fortement imprégné de culture africaine. Peut-on dire que l’Afrique coule dans vos veines et qu’elle irrigue vos réflexions ?