Pascal Francois
Rose Castelet, auteure - l'histoire pour passion- interviewée par Pascal Francois

Bonjour Rose Castelet, avant de parler de vous et de votre livre, laissez-moi vous présenter en quelques mots : vous vivez dans la région lyonnaise, vous êtes infirmière depuis 4 ans, vous aimez beaucoup lire, particulièrement tout ce qui est touche à l’histoire, et vous venez d’écrire votre premier roman, la passion de lire s’étant transmise à celle d’écrire !
APDL : Vous m’avez dit que dès votre plus jeune âge, vos parents vous avaient beaucoup poussé à lire. Quelles étaient vos premières lectures ? Quels souvenirs en avez-vous ?
RC : J'ai été bercée toute mon enfance par les livres, par les histoires que mes parents me racontaient. Ma grand-mère, pour m'endormir, inventait de toutes petites histoires. C'était totalement improvisé, et j'adorais ça ! En grandissant, je me suis mise à lire beaucoup de bouquins très différents. Mais je dois bien avouer, et je suis navrée pour le manque d'originalité, que mes premières "vraies" lectures, dont on ne pouvait me sortir, étaient les "Harry Potter". Puis il y a eu les "Chevaliers d'Emeraude", de la québécoise Anne Robillard.
APDL : Vos parents savent aujourd’hui que vous écrivez. Ils ont probablement été parmi vos premiers lecteurs. Comment accueillent-ils le fait d’avoir une fille romancière ? Et quelle juene femme êtes-vous dans la vie ?
RC : Ils en sont très fiers, c'est certain, d'autant plus qu'ils ont réellement aimé le roman. Dans la vie, je suis quelqu'un de discret, toujours souriante, calme et posée. J'adore me retrouver seule avec moi-même pour me plonger dans un livre ou dans mes propres écrits. Ou bien dans mes recherches historiques !
APDL : La lecture est restée pour vous une passion. Comment vous est venu celle de l’histoire qui vous a conduit à y plonger l’intrigue de votre livre ? Ya- t-il une ou des périodes historiques qui vous plaisent plus particulièrement ?
RC : Ma passion pour l'histoire est venue très tôt. En primaire, déjà, quand la maîtresse nous demandait ce qu'on voulait faire plus tard, je répondais "égyptologue". En classe, j'adorais quand on parlait d'histoire. C'est au lycée que je suis tombée sur LE professeur qui m'a permis d'acquérir un sens critique et de mieux étudier chaque événement ou chaque période. L'histoire ne se résume pas à des grandes dates. Tout est beaucoup plus complexe. En parallèle, j'ai vu des émission passionnantes, découvert de nouveaux livres, etc...
Une période favorite ? Pas forcément... Mais je pourrais placer tout de même une petite préférence sur la période (assez large, certes) qui va du XVIIe au milieu du XXe siècle.
APDL : Lire est une chose, écrire en est une autre ? Comment vous est venu cette envie ? Et quel a été le déclic pour « Nous nous battrons » ?
RC : Comme pour la lecture, j'ai écrit très tôt. Avec des copines, on écrivait des petites scénettes au collège. J'ai toujours eu beaucoup d'imagination. Je passais des heures dans ma chambre à inventer des histoires avec mes poupées.
Au lycée, j'ai commencé à écrire deux ou trois passages de récits que j'avais dans la tête, sans que cela n'aboutisse jamais à quelque chose de concret. Puis au bac, j'ai eu 17 en français, en choisissant le sujet d'invention. Et là, je me suis dit que je n'étais peut-être pas "si mauvaise" finalement. Donc j'ai continué.
Puis, en 2019, quand j'ai été arrêtée de longs mois suite à une opération du genou, j'ai eu le déclic pour ce livre. J'avais la trame principale. J'ai foncé, et surtout, j'ai laissé mon imaginaire me guider.
APDL : Avez-vous besoin d’un long travail préparatoire avant de passer à l’écriture pour construire le roman, les personnages, ou bien l’histoire du roman avance-t-elle avec vous au fil de l’écriture ?
RC : J'ai d'abord utilisé un petit carnet, où j'ai listé mes personnages avec quelques petites caractéristiques. Puis, chapitre par chapitre, j'ai mis en quelques lignes ce qui devait se passer. Mais je ne me suis pas mis de barrière. J'ai effectué beaucoup de modifications, et j'ai laissé mon instinct parler.
APDL : Vous m’avez dit que jusqu’il y a peu, lorsque vous étiez en mode écriture, même votre conjoint ne devait pas être là. C’était votre monde à vous, secret. Qu’est-ce qui provoque en vous ce besoin de repli pour vous permettre d’écrire. ? Est-ce la peur du regard de l’autre ?
RC : Peut-être. J'ai toujours été très secrète. Et sur certaines choses, j'ai l'impression de me livrer en écrivant, presque comme dans un journal intime. C'est quelque chose qui a parfois été difficile pour les autres à accepter, ce besoin que j'ai de tout intérioriser, de ne pas partager mes pensées, sauf par écrit. Par exemple, je me suis beaucoup rattachée au travail de deuil de Madeleine pour effectuer le mien, suite à la perte d'un proche qui m'a énormément marquée.

APDL : Vous avez situé votre premier roman dans le Paris de la résistance, au sein d’un famille qui va être décimée par la Guerre, excepte l’héroïne Madeleine. A lire le roman, c’est un personnage très fort. Y-a-t-il une part de Rose Castelet dans ce personnage ou bien est-ce de la fiction pure ?
RC : Eh bien oui, forcément un peu. Comme je le disais, son deuil est très lié à celui que j'ai vécu, et que je vis encore, bien qu'il ne soit question que d'une seule personne, contrairement à Madeleine qui perd toute sa famille.