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Charles de Gaulle, l'écrivain - par Pascal François


Le 18 juin, une date comme une autre… non !


Elle est entrée dans les livres d’histoires et restera gravée dans les mémoires de tous les français comme celle du 1er jour d’une liberté à reconquérir !


Mon intention dans cette chronique n’est pas de faire un rappel historique sur la seconde guerre mondiale, ni de rappeler les conditions dans et pour lesquelles le général Charles de Gaulle a quitté la France pour l’Angleterre le 17 Juin 1940, conditions qui l’ont conduit il y a 81 ans jour pour jour le 18 juin à prononcer cet appel dont voici les premiers paragraphes :


« Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à̀ la tête des armées françaises, ont formé un gouvernement. Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s'est mis en rapport avec l'ennemi pour cesser le combat.

Certes, nous avons été́, nous sommes submergés par la force mécanique, terrestre et aérienne de l'ennemi.

Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui nous font reculer. Ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont surpris nos chefs au point de les amener là où ils en sont aujourd’hui.

Mais le dernier mot est-il dit ? L'espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non !


Ces premières phrases du discours de l’appel du 18 Juin sont loin d’être les premiers écrits du Général de Gaulle. S’il a fait une carrière militaire, en intégrant la célèbre école de Saint Cyr, Charles de Gaulle a toujours été un littéraire dans l’âme. Et il prendra vite la plume pour consigner ses pensées, sa vision du monde.


Cette chronique vous présente derrière l'homme d'état, le militaire, l'écrivain qu'il était également.


Son père, Henri de Gaulle, directeur d’un établissement scolaire privé, enseignant de français, latin, grec et de littérature lui donne le goût de la lecture très jeune. Il découvre alors Maurice Barrès, Herri Bergson, Charles Péguy, écrivains qui le marqueront moralement, politiquement et jusque dans son style d’écriture plus tard.


Dès 1905, à l’âge de 15 ans, il rédige un premier récit « Une mauvaise rencontre » dans lequel il se décrit déjà en général de Gaulle. Il a déjà en tête l’idée d’une carrière militaire ! Ce récit qui sera édité par les imprimeries de Montligeon dans l’Orne en 1906.


A l’issue de la première guerre mondiale, il commence à théoriser sa vision et sa conception des armées. Qu’il soit en garnison, ou affecté dans les états-majors parisiens, il écrit…


Un premier livre sortira en 1924, « La discorde chez l’ennemi », recueil de différentes conférences faites par le jeune Capitaine de Gaulle à l’école supérieure de Guerre. L’ouvrage analyse les différents centres de décision qui opéraient en Allemagne pendant la guerre, notamment le conflit au sujet de la guerre sous-marine à outrance, entre les civils, dirigés par le chancelier Bethmann Hollweg et les militaires dirigés par le « tandem Hindenburg-Ludendoff.


En 1932, un second livre est publié « Le fil de l’épée ». Ce livre reste l'ouvrage de référence de Charles de Gaulle. Il y expose principalement sa vision de l’histoire, de la guerre et de ce que doit être un bon chef militaire. Le Président américain Richard Nixon, francophile, une fois arrivé à la Maison Blanche fit traduire le livre qui devint son livre de chevet.


Puis en 1934, Le lieutenant-colonel de Gaulle publie « Vers l’armée de Métier ». L'idée est que la ligne Maginot t, une défense immobile bien qu'imposante, ne peut protéger efficacement la France en cas d'attaque brutale, et que la défense du territoire national nécessite une armée d'active mieux constituée. Il y fait la promotion des armes nouvelles, blindés, aviation.


Un essai « La France et son armée », publié en 1938 recevra un prix de l’Académie française en 1939.