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  • Photo du rédacteurPascal Francois

La Datcha - d'Agnès Martin Lugand


Autant l’écrire tout de suite : « La Datcha » d’Agnès Martin Lugand a été un vrai coup de cœur !


Ma précédente lecture de l’auteure « A la lumière du petit matin » m’avait laissé un bon souvenir. Aussi quand j’ai appris la sortie de ce nouveau roman le 25 Mars dernier, j’ai eu envie de me replonger dans l’univers toujours élégant de cette écrivaine qui en quelques années est devenue un vrai succès littéraire.


Même la couverture du livre, lorsque j’étais chez mon libraire, moi qui n’y attache qu’une relative importance, pour cette fois m’a attiré.


Le traitement en noir et blanc d’une femme élégante, de dos, au regard un peu perdu, qui semble sourire à quelque chose m’a donné envie d’aller plus loin.


Une photo à la Robert Doisneau, belle et nostalgique à la fois !




« J’étais exténuée et frigorifiée. Encore une nuit dehors. Je ne les comptais plus depuis trois ans ». - « La Datcha était ma maison. Et celle de mes enfants ».


Ces 2 phrases, la première et la dernière du roman expriment à elles seules toute l’histoire d’Hermine dans ce roman. Agnès Martin-Lugand nous plonge dans le parcours de vie d’une jeune femme qui va grandir, s’épanouir en Provence, face au géant du Lubéron, le mont Ventoux, là où la terre ocre du Roussillon sent bon le thym et la lavande, elle qui n’attendait rien de bon de la vie.


Hermine, 20 ans, jeune femme qui a grandi dans des foyers sociaux, abimée par la vie, trahie par sa mère à l’âge de 5 ans, sauvage, méfiante, est recrutée par Jo, le propriétaire un peu ours d’un petit hôtel provençal pour la saison à venir. 20 ans plus tard, Jo vient de mourir. Hermine, toujours à l’hôtel, s’active dans les préparatifs des obsèques pour assister Macha, la femme de Jo, âgée de 80 ans.


Macha quitte rapidement l’hôtel pour aller retrouver son fils Vassily, à Singapour. Elle part et ne reviendra pas, si ce n’est, quelques temps après, pour être à son tour enterrée auprès de son mari et de sa fille Emma.

Que va devenir la Datcha, l’hôtel où Hermine vient de passer 20 ans, s’est reconstruite, a vécu sa vie de femme, a connu l’amour, ou sont nés Alexandre et Romy, ses deux enfants ? Que va-t-elle devenir, elle qui est tant attachée à ce lieu qui lui a permis de revivre, ou plutôt de vivre enfin ? Que va décider Vassily ?

Cette inquiétude va ronger la sérénité qu’avait trouvé Hermine à la Datcha, auprès de Jo et Macha. Ils la considéraient comme leur seconde fille, que Macha d’origine russe appelait de son petit nom « Goloubka ». Cependant il semble qu’ils n’aient rien prévu pour l’avenir de la Datcha…


L’héroïne de ce livre, ce n’est pas Hermine, ni aucun autre personnage, Jo Macha, Samuel, ou Vassily.

L’Héroïne de ce livre, c’est "la Datcha", cet hôtel provençal où il fait bon vivre à l’ombre des Micocouliers, de la balancelle de Macha, et qui revit chaque été avec la saison des vacances.

C’est un lieu hors du temps, à l’âme un peu slave, belle et nostalgique, qui veille tel une ombre bienveillante sur des personnages attachants qui ont tissé entre eux des liens étroits, forts, puissants au fil des années. Cette Datcha va devoir livrer tous ses secrets pour permettre à chacun de poursuivre son chemin et se libérer de son passé.


Il faut attendre la toute fin du roman, pour connaître la destinée d’Hermine et de la Datcha, ce qui donne au livre toute sa dynamique de lecture, nous faisant découvrir avec l’écriture douce, aux couleurs pastel d’une Provence automnale de l’auteure, des trames de vies qui s’entrecroisent.


Agnès Martin Lugand traite dans ce livre avec humanité et beaucoup de tendresse d’amour, de deuil, d’amour parental, de la peur de l’abandon… en fait de la complexité des rapports humains, et des non-dits de la vie.


Tout le livre est là, c’est un livre qui parle d’amour, d’amour qui fait du bien à l’âme, aux bosses de la vie, qui ouvre la voie à la plénitude du bonheur pour peu que l’on n’ait pas peur d’affronter la réalité de celle-ci. Car « La Datcha » traite des racines de la vie, celles qui vous attachent quelque part, à quelqu’un, à jamais, et qui font grandir.


« La Datcha », c’est un lieu, un livre magique qu’il fait bon lire car il donne l’envie de croire au bonheur. C’est un livre à lire à l’ombre d’un arbre, en regardant ses enfants jouer. C’est un roman de transmission, d’adoption, d’intégration. C’est le roman d’une certaine élégance et d’art de vivre.


C’est un livre pour lâcher prise. Etes-vous prêt ?


Bonne Lecture



La Datcha – Editions Michel Lafon - 03/2021 – 344 pages



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