« La Fortune sourit aux disparus », c’est un Agatha Christie où le suranné est balayé ! Une pépite avec des personnages principaux hauts en couleur.
Ce livre, paru depuis peu, est déjà un grand succès et c’est le début d’une longue série nous assure l’auteur. D’ailleurs le second doit être publié fin 2021. Hâte de lire une nouvelle aventure de Lillian Pentecost et de Willowjean Parker !
Premier roman de Stephen Spotswood, qui n’est pourtant pas un débutant en écriture, cet américain est un dramaturge reconnu et récompensé, auteur de pièces de théâtre réputées et professeur en art dramatique : bref, il assure !
Également journaliste, il a été marqué par le retour de ses compatriotes engagés dans les guerres en Irak et en Afghanistan. Il a produit, ces vingt dernières années, des écrits largement publiés, sur les séquelles de ces anciens combattants.
Que se passe-t-il dans ce roman ?
Deux personnages principaux accompagnés de l’indispensable « flic » :
Lillian Pentecost, Ms P, est la plus célèbre des détectives privés de New-York. Elle est atteinte d’une sclérose en plaque ce qui ne l’empêche pas d’être très affûtée dans ses enquêtes. Son assistante est Willowjean Parker que l’on appellera Will et qui est également la narratrice. Will est une jeune femme, aux allures masculines, qui a fui sa famille très jeune et a grandi dans un cirque où elle a exercé tous les métiers.
Le flic, c’est le lieutenant Nathan Lazenby, un enquêteur chevronné, un des meilleurs de la police de New York. L’entente n’est pas des plus cordiale avec les deux protagonistes précédentes.
Nous sommes à New York, en 1946. Cela fait trois ans que Ms P et Will travaillent ensemble. Une nouvelle enquête se présente.
Abigail Collins, une riche veuve, est assassinée lors d’une soirée, juste après une séance de spiritisme. Elle décédera d’ailleurs après avoir été assommée par la boule de cristal utilisée par la voyante ! Élément important : le bureau dans lequel est découvert le corps est fermé de l’intérieur…
L’époux de Mme Collins, riche industriel, s’est donné la mort l’année précédente la laissant, avec leurs jumeaux, à la tête de l’entreprise familiale.
Pourquoi Abigail est-elle morte et surtout, qui l’a tuée ? Nos deux enquêtrices découvrent les secrets de cette famille bien sous tous rapports et les raisons de ce meurtre sont multiples. Mais encore faut-il faire les bonnes déductions… Est-ce que Wallace, l’avocat et ami de la famille, parrain des jumeaux, était l’amant d’Abigail ? Rebecca et Randolf, les jumeaux, s’entendent-ils aussi bien qu’ils le laissent croire ? Ariel Belestrade, la médium si douée, a-t ’elle quelque chose à se reprocher ? Et John Meredith, le chef d’atelier, qui ferait peur même en plein jour ? Qui est-il pour la famille Collins ?
Et ce n’est qu’à la fin de l’ouvrage que l’on découvre le fin mot de l’histoire… des histoires car il y en a plus d’une !
J’ai aimé ce livre et j’attends le second avec impatience. L’auteur nous fait glisser dans l’intrigue, nous amène à penser que nous avons résolu le mystère… Et nous sommes plutôt déçus car c’est trop tôt dans l’histoire. Et à la page suivante, on découvre que l’on se trompe car une nouvelle info arrive... Cela a pour résultat que la fin n’est pas celle que l’on croyait !! et lisez bien jusqu’à la dernière ligne car on en apprend jusqu’au bout !!
La lecture est fluide, l’histoire est sérieuse et pour autant il y a beaucoup d’humour. Je me suis surprise à rire en lisant ce polar ! J’ai tout de suite adopté les deux enquêtrices : la jeune masculine, tout feu tout flamme, la plus âgée, bougonne mais efficace et on sent qu’il s’installe entre elles deux du respect, de la tendresse. La rencontre des deux femmes est décrite au début de l’histoire et c’est savoureux.
Stephen Spotswood écrit sur les femmes et met en exergue leur force, leur détermination, leur courage, leur refus de subir toute maltraitance et leur envie et besoin de décider leur vie !
Si vous ne deviez lire qu’un seul livre ce mois-ci, lisez celui-là !! Ou mieux encore : emmenez-le en vacances !!!
Françoise Fesneau
La fortune sourit aux disparus – Stephen Spotswood – Éditions Calman Levy – 464 pages
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