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  • Photo du rédacteurPascal Francois

Le tatoueur d'Auschwitz - d'Heather Morris


Passionné de romans historiques tournant autour de la seconde guerre mondiale, le tatoueur d’Auschwitz me tentait depuis longtemps, mais ma PAL ne désemplissant pas, je remettais l’achat à d’autres moments... Il a fallu un déplacement en province, l’oubli d'un livre, pour me retrouver plongé dans ce roman, après l’avoir acheté dans une gare.


Voilà comment on peut aussi faire de belles rencontres livresques car s’en est une même si l'histoire n’embarque pas par sa profondeur et sa recherche. Il faut prendre ce livre pour ce qu’il est : un roman de fiction descriptif écrit à partir d’une histoire vraie.


Heather Morris, journaliste et cinéaste d'origine néo-zélandaise vivant en Australie, rencontre à Melbourne Lale Sokolov, slovaque installé en Australie depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, veuf de Gita Furman décédée en 2003. Après la mort de sa femme et jusqu'à la sienne en 2006, il va se confier dans des entretiens pluri-hebdomadaires à la journaliste et lui révéler "son secret" : il a été pendant près de trois ans le Tätowierer de la plus horrible des usines d'extermination nazie : Auschwitz.


C'est là, au cœur de l'enfer, que Lale, jeune juif de 26 ans, polyglotte devant reprendre le tatouage d'une déportée, va rencontrer l'amour de sa vie, Gita, une jeune slovaque, juive comme lui, âgée de 18 ans. Le couple va s'aimer pendant 3 ans jusqu'à la libération, braver et surmonter tous les obstacles : la faim, la maladie, les menaces de mort omniprésentes, les conditions de vie rudes et inhumaines du camp, les rivalités, les dénonciations, les kapos, les SS... bref, tous les spectres de l'univers concentrationnaire.


Le scénario du livre ( c'est un roman ! ) semble être totalement improbable dans un tel univers tant il arrive de choses à Lale ! Il rend des services, bénéficie de protection, aide de nombreux prisonniers à éviter la mort. Tätowierer ( il le sera pendant 3 ans ) à Auschwitz-Birkenau, il est chargé par les Nazis de tatouer le matricule sur l'avant-bras des prisonniers destinés au travail plutôt qu'au gazage immédiat.


Il y a eu quelques polémiques concernant les inexactitudes voire erreurs ( dans les numéros de matricules, les trajets, la pénicilline que Lale parvient à dénicher ) contenues dans le récit. Sans doute faudrait-il le confronter à d'autres sources. Mais ce récit ne prétend jamais être un document historique universitaire, c'est avant tout le récit d'une histoire de la Shoah basé sur des souvenirs personnels et l'expérience d'un homme. Et c'est cela qui en fait son prix.


Pas de dérobade, le récit affronte la réalité d'Auschwitz de façon frontale, décrivant l'inhumanité des conditions de survie et la barbarie des nazis du camp. Quelques scènes sont dures, mais jamais insupportables, jamais complaisantes surtout.


La vie de Lale Sokolov est romanesque à l’impossible : que ce soit au camp d’Auschwitz, dans la Tchécoslovaquie soviétique qu’il finit par fuir en s’évadant à nouveau, il arrive toujours à rebondir, à se sortir des mauvaises passes, soit par chance, soit par la ténacité et la volonté qui le chevillent au corps depuis son arrivée au camp de la mort. Cela pour arriver un beau jour en Australie et y refaire sa vie avec Gita.

Le tatoueur d’Auschwitz est plus qu'une belle histoire d'amour. C'est le parcours d'un homme dans l'horreur qui n'aura de cesse de sauver son prochain car qui sauve une vie, sauve l'humanité. C'est l'histoire d'un homme bon qui a pris dans ses mains et ses poches l'humanité délaissée par les nazis et les monstres de l'holocauste.


Un roman exceptionnel par sa simplicité, sa franchise. Un roman que l'éducation nationale ferait bien de mettre au programme.

Un roman qui peut permettre de ne jamais oublier... Et qui redonne espoir en la nature humaine.


Pascal François


Le tatoueur d’Auschwitz – Heather Morris – éditons city - 2018

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