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Photo du rédacteurEric Le Ker

Ready Player One - d'Ernest Cline


On est souvent déçu par l’adaptation au cinéma d’un livre qu’on a beaucoup aimé. Peut-on l’être de la même façon par le roman d’origine après avoir vu le film qui en est extrait ?


C’est la question que je me suis posée lorsque j’ai entamé il y a quelques mois la lecture de ce best-seller de Science-Fiction écrit en 2011 par Ernest Cline.


En 2018, Steven Spielberg en a réalisé une formidable adaptation, un véritable choc visuel hautement cinématographique. Le film est magique, truffé d’effets visuels bluffants, dont je retiendrai, entre autres prouesses, la descente en apnée dans les entrailles du « shining » de Kubrick (autre film supérieur au roman d’origine, tiens, tiens…).


Autant vous dire que j’ai entamé la lecture de l’ouvrage avec une curiosité mêlée de scepticisme. Et force m’est de reconnaître que l’expérience, sans générer totalement le même enthousiasme ni le même choc que sa version filmée, s’est avérée finalement très satisfaisante.


L’action se déroule en 2045, Wade Watts est un jeune homme de 18 ans qui vit à Columbus, Ohio, dans un monde dystopique marqué par le dénuement, l’insécurité et la dictature de multinationales souvent mal intentionnées.


Il habite chez sa tante dans « les piles » sorte de bidonville constitué de caravanes empilées les unes sur les autres.


Mais Wade, comme l’ensemble de la population a une échappatoire : l’Oasis.


C’est un monde virtuel auquel on se connecte grâce à une visière et des gants, et qui finit par devenir plus réel et surtout beaucoup plus supportable et agréable que la réalité. L’Oasis est une création de James Halliday, génial concepteur de jeux vidéos, geek et imprégné de la culture populaire des années 80. Il est devenu milliardaire grâce à sa création.


A son décès, 4 ans plus tôt, et dénué d’héritiers, Halliday a décidé de laisser sa fortune au plus méritant de ses adeptes : il crée un « œuf de pâques », trésor caché accessible par la collecte de trois clefs qui sont autant d’épreuves et d’énigmes à résoudre dans l’Oasis.


Wade, sous le pseudonyme de Parzival, parcourt l’Oasis à la recherche de son graal : le secret caché de Halliday qu’il pourra résoudre en entrant dans l’univers intime du génial concepteur, et en devenant le premier des « chassoeuf », horde de geeks tous à la recherche du même trésor… Aidé par ses amis, au premier rang desquels Artémis et Aech, Wade sera-t-il le premier à percer le plus grand des mystères et à gagner la récompense ?


Inutile d’en raconter beaucoup plus, mais cette quête, en dehors de la délectation avec laquelle Cline multiplie les références aux 80’s, est bluffante par le soin apporté au moindre détail par son auteur.

Cette dimension « cinématographique » est du coup bien présente et sa force évocatrice réelle.


Les thèmes traités sont universels : chasse au trésor caché, résonance entre passé et présent, amitié et amour contre convoitise et cruauté, solidarité contre individualisme, lutte des geeks contre les multinationales, élévation par la quête, monde virtuel qui supplante la réalité…


« Ready Player one » est finalement un très efficace «page-turner», qui se lit d’une traite et dont la force évocatrice n’est finalement pas si éloignée que prévu du film qui en est issu. Les intrigues diffèrent par ailleurs suffisamment pour que l’intérêt de chaque œuvre reste entier.


Cela mérite le respect, bien joué Mr Cline, du coup je vais probablement lire prochainement «Ready Player Two» !


Eric Le Ker


Ready player one - Ernest Cline - Michel Lafon - 2013 - 436 Pages

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