Où allons-nous ? Aux États-Unis, en Caroline du Nord
À quelle époque ? Contemporaine
Venez, je vous raconte de quoi il est question :
Trevor Benson, la quarantaine, vient d’enterrer son grand-père maternel, Carl, un homme âgé dont il était très proche depuis l’enfance. Ayant déjà perdu ses deux parents dans un accident quelques décennies plus tôt, il décide de passer quelque temps dans la maison familiale et tente de découvrir pourquoi son grand-père a été retrouvé aussi loin de son domicile, en Caroline du Sud, avant d’être emmené à l’hôpital et de décéder d’un malaise cardiaque.
« La raison de sa présence là-bas échappait à mon entendement. Pour ce que j’en savais, il n’avait pas quitté New Bern depuis des années. Le temps de faire le voyage et de le localiser dans l’hôpital, il pouvait à peine parler ; il réussit tout juste à dire un mot à la fois en s’étouffant. De rares syllabes difficiles à décrypter. » P.23
Trevor, malgré son âge, est un médecin à la retraite depuis plus de deux ans, une retraite anticipée forcée, suite à un tir de mortier en Afghanistan.
« Mon psychiatre recourait parfois à un langage fleuri comme « les ténèbres » pour décrire le SSPT, mieux connu sous le nom de Syndrome de stress post-traumatique. […] À vrai dire, ma colère, ma dépression et mes insomnies me semblaient tout à fait sensées en ce moment. Dès que je jetai un œil dans le miroir, j’étais rappelé à ce qui était advenu sur l’aérodrome de Kandahar le 9 septembre 2011, quand une roquette dirigée sur l’hôpital où je travaillais pulvérisa les abords de l’entrée, quelques secondes après que j’eus quitté le bâtiment.» P.20-21
Dans cette petite bourgade de Caroline du Nord où tout le monde connait tout le monde, le retour de Trevor est vite remarqué. Et le shérif adjoint vient lui rendre visite :
« Une femme en uniforme se découpa aussitôt dans la lumière. Plus précisément en uniforme de shérif adjoint. Je fus pris de court. À ce moment de ma vie, mon expérience avec les autorités se résumait aux patrouilleurs de l’autoroute, deux d’entre eux m’ayant verbalisé pour excès de vitesse dans ma jeunesse. En dépit de mes plates excuses et de ma politesse, chacun d’eux m’avait néanmoins collé une prune, et dès lors, les représentants de la loi me rendaient nerveux. » P.31
À mon humble avis :
Nicholas Sparks, c’est plus de vingt romans, dont la moitié adaptée au cinéma ! C’est un peu notre Musso version américaine.
Pourtant, n’étant pas très amatrice des romans d’amour, je n’avais jamais lu un de ses ouvrages. Par contre, comme beaucoup d’entre nous, j’ai vu Une bouteille à la Mer, lors de sa sortie, en 1999. Une formidable histoire d’amour, ballottée au gré des flots avec Kevin Costner, Robin Wright Penn et Paul Newman dans les rôles principaux. Et j’avais été séduite par cette histoire singulière entre un homme et une femme dont le lourd passé pèse en continu sur leur idylle.
Et oui, avec Nicholas Sparks, l’amour est omniprésent, mais cet amour est toujours soumis à rude épreuve, car le cœur et la pensée de ses personnages ne sont jamais totalement libres.
« Selon le vieil adage, les femmes demeurent un mystère, et même de nos jours, je ris quand un homme avec qui je discute se targue de comprendre comment les femmes fonctionnent. Avec elle, l’aspect unilatéral de la conversation m’avait déconcerté. Je lui avais copieusement parlé de moi, mais j’avais pour ainsi dire rien appris sur elle. Cependant, j’avais le pressentiment que je la reverrais, ne serait-ce que parce que je savais où la trouver. » P.44
Ce qui fait la différence :
Plusieurs éléments viennent rapidement se greffer à ce roman d’amour.
D’abord, il y a la mort de Carl, le grand-père de Trevor. Pourquoi a-t-il roulé si loin de chez lui, et ce malgré son grand âge ? Que cherchait-il ? Mais surtout pourquoi n’a-t-il rien confié à son petit-fils ? Ensuite, il y a Nathalie Masterson, la belle et énigmatique adjointe du shérif envers qui Trevor ne cache pas ses sentiments. Pourtant, elle ne semble pas totalement libre. Enfin, il a cette jeune-fille, Callie, qui habite dans une caravane, non loin de la maison de Carl et que ce dernier a aidé à décrocher un travail au restaurant du coin, le Trading Post. Cependant, elle ne semble pas disposée à échanger avec Trevor :
« Callie resta silencieuse jusqu’à ce que Termite s’attaque à son assiette. Puis, sans qu’elle me regarde, sa voix se fit entendre. ̶ Vous posez beaucoup de questions, vous ne trouvez pas ? ». P.61
Pour conclure, je vous dirai que si vous aimez les histoires d’amour compliquées sur fond d’intrigue policière, vous apprécierez grandement le dernier roman de Nicholas Sparks.
Belle lecture à vous !
Béatrice Bernier Barbé
Retrouvailles – Nicholas Sparks - Michel Lafon – 02/2021 (édition française) - 380 pages
Retrouvez Béatrice Bernier Barbé sur son blog : wwwbernierbarbebeatrice.com
コメント