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  • Photo du rédacteurFrançoise Fesneau

Au revoir là-haut - de Pierre Lemaitre - Prix Goncourt 2013


Aujourd’hui, je vous présente le prix Goncourt 2013. Vous avez certainement entendu parler du film, sorti en 2017, et qui a reçu moultes César : Au revoir là-haut. Savez-vous qu’il est tiré de ce livre de Pierre Lemaitre ? C’est le tome 1 de la trilogie "Les enfants du désastre".


Pierre Lemaitre, habitué aux romans policiers à succès, reconnu par Stephen King "himself", prend un virage avec l’écriture de ce roman. Mais ne vous y trompez pas : il y a du suspense, des affaires louches, des profiteurs, des malfrats, des candides, des gentils et des idiots.


2 novembre 1918, Albert Maillard et ses compagnons sont d’un côté de la Meuse, fleuve de l’est de la France. Cela fait 4 ans qu’ils sont engagés dans cette guerre. Ils entendent parler d’armistice et commencent à y croire, bien que les officiers aient encore envie d’en découdre avec l’ennemi. Plus pour la gloire qu’autre chose car les allemands sont battus dans les Flandres, Lille a été libérée et les alliés gagnent du terrain. La gloire, les soldats s’en moquent ! Ils veulent rentrer chez eux vivants et tenter d’oublier.


Et puis, un ordre arrive d’en haut : il faut aller voir ce que fait l’ennemi et c’est l’enchaînement ! Le Lieutenant Aulnay de Pradelle, sinistre personnage, choisit deux soldats pour aller en reconnaissance. Ils ne devaient pas avancer très loin, juste ramper un peu, jeter un œil et revenir en disant que tout était calme. Tout à coup, ils entendirent le bruit des balles, suivi d’un grand silence. Les français ripostèrent, les allemands répondirent et ce fut l’engrenage. Albert se lance en avant, comme les autres et court droit devant pour en tuer le plus possible. Devant lui, Edouard Péricourt s’effondre, touché par l’ennemi. En l’enjambant, Albert tombe et se retrouve à côté des deux camarades partis en reconnaissance. Ils sont morts. Albert les pousse en s’abaissant pour éviter le tir ennemi et là, la vérité lui saute aux yeux : on leur a tiré dans le dos ! Pour les inciter à monter au front, le Lieutenant Pradelle a tué deux de ses soldats. Pensant leurs compagnons abattus par les allemands, les français ne pouvaient que riposter !


Albert se retourne et voit le dit Pradelle se ruer vers lui pour le tuer afin que son geste ne soit pas découvert. Pradelle, voyant Albert au fond d’un trou d’obus, le laissera pour mort. Albert et Edouard vont sortir vivants de ce champ de bataille, l’un plus touché physiquement que l’autre. Il y aura l’hôpital, et, malheureusement pour eux, le Lieutenant Pradelle qui va les reconnaître et faire de leur vie un enfer.


Edouard Péricourt est issu d’une famille bourgeoise, son père est un homme d’affaire avisé et il a une sœur, Madeleine. Le père d’Edouard pouvait éviter le départ de son fils à la guerre. Mais Edouard voulait échapper à cette famille qui n’a pas compris qu’il ne voulait pas d’une vie rangée. Il voulait dessiner et surtout son attirance allait vers les hommes. Et en ce début de 20ème siècle, il était impossible d’afficher ses mœurs librement. Edouard va donc se faire passer pour mort au combat et prendre l’identité d’un autre soldat décédé sans famille.


Vont s’ensuivre des péripéties d’après guerre : Edouard est mort au combat, aux yeux de sa famille, et commence la vie difficile d’une gueule cassée désargentée, toujours soutenu par Albert qui se sent redevable.


Le Lieutenant Pradelle, qui rêve de luxe et d’une assise sociale rencontre la sœur d’Edouard et se marie avec elle. Il va monter une escroquerie qui trouvera son dénouement en 1920. Quant à Albert et Edouard, ils trouveront également une faille dans cette après-guerre qui leur permettra de gagner de l’argent. Jusqu’à ce que tout soit découvert ! Et les scandales éclateront.


Il y a une partie de vérité et une partie de fiction dans ce livre. A vous de dénouer le vrai du faux ! Pierre Lemaitre nous décrit avec force détails, comme si nous y étions, la fin et les dérives de la grande guerre. Le style est précis et très prenant. Les images sont devant nos yeux et nous vivons intensément les événements.


J’ai aimé tous ces détails. L’auteur est allé au fond du sujet et je ne suis pas étonnée du succès de ce livre. Le prix Goncourt ! Pour un autodidacte en littérature et psychologue de formation, il a une grande connaissance des écrivains classiques et contemporains à qui il rend hommage dans chacun de ses livres.


Françoise Fesneau



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