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Catherine Rolland, Médecin Urgentiste... & Romancière ! - interviewée par Pascal Francois.



Bonjour Catherine Rolland, avant de vous poser mes questions, laissez-moi vous présenter en quelques mots : vous êtes française, vivez en Suisse romande, vous êtes médecin urgentiste, vous travaillez aussi chez OKAMA, une jeune maison d’édition à Lausanne.

A tout cela vous ajoutez le fait d’être romancière et blogueuse avec votre site : www.catherine-rolland.com !


P.F : J’ai deux premières questions à vous poser : Quel est votre secret pour arriver à tout faire ? Et comment arrivez-vous à concilier deux métiers aussi différents que médecin aux urgences, qui se vit à la seconde près, et celui de romancier qui se vit dans le temps long ?


C.R. : Bonjour Pascal, merci à vous de m’offrir cette occasion de me présenter aux lecteurs de votre blog. En réalité, il n’y a pas de secret. Je vis dans l’instant présent et, surtout, je m’attache à ne pas me consacrer à plus d’une activité à la fois. Deux à trois jours par semaine, je travaille à l’hôpital et me concentre sur cela. Le reste de la semaine – puisque j’ai la chance d’exercer à mi-temps – est réservée à la littérature au sens large : blog, écriture de roman… et depuis peu, rédaction de chroniques littéraires pour « Au plaisir de lire » ! Je pense qu’on est beaucoup plus efficace en se focalisant sur une tâche unique qu’en s’éparpillant. Je m’organise donc pour suivre cette ligne directrice et cela me réussit plutôt bien.



P.F: Catherine Rolland, vous écrivez depuis de nombreuses années déjà. Votre premier roman « Ceux d’en haut » a été publié en 2014. Depuis vous n’avez jamais cessé d’écrire et de publier, avec 6 romans ainsi que des participations à des ouvrages collectifs. Comment vous est venu cette envie d’écrire ? Qu’est-ce que cela vous apporte ? et enfin, comment nait l’idée d’un roman chez vous ?


C.R.: L’envie est venue naturellement, à l’adolescence. Grande lectrice, j’ai eu peu à peu envie d’écrire l’histoire que je rêvais de lire… De brefs écrits d’abord, qui se sont étoffés peu à peu jusqu’au roman. Ecrire est une source de joie, une nécessité dont je ne pourrais me passer.


La naissance d’une idée de roman est une question très vaste et qui, pour moi, varie d’un livre à l’autre. Une image, un thème, un personnage emblématique… Petit à petit, l’intrigue se construit autour d’une première idée. Cela demande souvent du temps, tout un travail de construction préalable avant l’écriture elle-même… Je ne fais pas partie des auteurs dits « jardiniers », qui se jettent sur le papier ou l’ordinateur sans plan prédéfini. J’ai besoin d’une trame, d’un début, d’un milieu et d’une fin, au minimum, pour que le processus s’enclenche.


P.F. : Quand vous vous mettez en mode « écriture » pour un nouveau livre, avez-vous besoin d’un endroit, d’un environnement particulier, quels sont vos moments privilégiés pour écrire ?


C.R.: J’ai besoin de calme. On ne me verra sans doute jamais écrire sur une table de café au milieu d’un environnement bruyant et agité. J’écris chez moi, à mon bureau, sur mon lit ou dans mon canapé, la localisation exacte importe moins, même si c’est sans doute à ma table de travail que je suis la plus productive (mais, pour ne rien vous cacher, je suis en ce moment même en train de répondre à vos questions allongée sur une chaise-longue sous le magnolia de mon jardin !).


Dans tous les cas, mon moment de création privilégié est le matin, après un bon petit café.


P.F. : Avez-vous besoin d’un long travail préparatoire avant de passer à l’écriture pour construire le roman, les personnages, ou bien l’histoire du roman avance-t-elle avec vous au fil de l’écriture ?


Comme je l’ai évoqué plus haut, dans le cas d’un roman, je ne me lance jamais sans trame assez précise, même si l’intrigue peut évoluer au cours du processus d’écriture (c’est d’ailleurs ce qui fait toute la magie de cette activité créatrice).


Dans le cas d’écrits plus courts, comme une nouvelle ou une novella, c’est moins indispensable. J’ai la chance d’écrire assez vite, donc si je sais que la rédaction d’une histoire ne me prendra que deux ou trois jours, je me lance avec une vague idée et, en général, les choses vont jusqu’au bout toutes seules sans que je les aie préméditées.


P.F.: : Certains auteurs disent écrire leur roman en 2 ou 3 mois, pour d’autres un roman met parfois plusieurs années à être écrit. Vous vous situez plutôt de quel côté ?


Clairement, du côté des 2 ou 3 mois. Ces durées, cependant, n’ont de sens que si on les rapporte au nombre d’heures et de jours passés à écrire… Mon emploi du temps me permet de consacrer plusieurs journées complètes par semaine à l’écriture. Dans ces conditions, il est évident que je peux avancer plus rapidement qu’un écrivain qui n’aurait, par exemple, qu’une ou deux soirées par semaine à dédier à son roman.


P.F. : Dans « Le cas singulier de Benjamin T », roman paru en 2018 aux éditions Les Escales pour lequel nous venons de publier une chronique ( lire la chronique ) , l’univers médical est intégré au livre. Est-ce que ce milieu professionnel qui est aussi le vôtre est une source d’inspiration littéraire pour vous ?


C.R. C’est effectivement le cas dans ce roman, dans lequel le personnage principal est ambulancier et souffre d’épilepsie. L’univers professionnel dans lequel je gravite m’influence forcément, et j’y fais allusion de façon détournée dans plusieurs de mes romans (une grave chute de cheval dans Ceux d’en haut, une héroïne urgentiste dans La solitude du pianiste, par exemple…). En revanche, aucun de mes romans déjà publiés n’est entièrement consacré au monde médical. Il n’est cependant pas exclu que cela change d’ici quelque temps… même si je préfère garder le secret sur ce projet pour l’instant


P.F. : Il semble que vous ayez une actualité Littéraire chargée pour 2021. Qu’est-ce que vous pouvez nous en dire ?


En octobre 2021 devrait paraître aux éditions OKAMA le premier tome d’une saga fantastique un peu décalée et drôle, «Emma Paddington", dans laquelle une jeune femme ordinaire hérite d’un manoir délabré au fin fond de la Californie… et de toutes les créatures surnaturelles qui y ont élu domicile.


En octobre 2021, également, paraîtra aux éditions KADALINE une anthologie ayant pour thème la fête d’Halloween, où figurera une de mes nouvelles aux côtés de plusieurs autres talentueux écrivains suisses.


Au printemps 2022, aux éditions BSN Press, je publierai un roman noir, « Les inexistants ».


En parallèle de ces parutions, on m’a proposé plusieurs projets littéraires très enthousiasmants dont je pourrai parler bientôt plus en détail. Parmi eux, l’animation d’ateliers littéraires, avec une séance inaugurale prévue dès juin prochain. Il y a longtemps que je rêvais de faire cette expérience et de partager ma passion pour la littérature, j’ai donc vraiment hâte de commencer !


Et bien sûr, je continue à tenir mon blog, où je tiens à publier de façon très régulière à la fois de la fiction en accès gratuit, et aussi des articles de fond, en rapport avec l’écriture et ses mécanismes, issus de mon expérience d’auteure.


P.F : Catherine Rolland, vous tenez déjà un blog, et vous avez accepté de devenir chroniqueuse pour « Au Plaisir de Lire », notre blog. Tout d’abord un grand merci d’avoir accepté notre proposition. Pouvez-vous nous dire ce qui vous a conduit à accepter cette proposition ?


C.R. : Je suis une grande lectrice, comme la plupart des écrivains, je pense. Il m’arrive assez régulièrement de partager mes ressentis de lecture de façon informelle avec mon entourage. Mon blog étant davantage axé sur ma propre production littéraire ou sur les coulisses du métier d’écrivain, votre proposition me donne l’occasion de parler de mes coups de cœur littéraire sur un site dédié, ce qui est une grande chance et un honneur !

Je partagerai bien sûr le lien de mes chroniques sur mon propre blog, ce qui permettra aux lecteurs qui me suivent de découvrir « Au plaisir de lire ». J’aime cette idée de partage et d’entraide autour de notre passion, tout simplement.


P.F. : Au Plaisir de Lire a aussi son questionnaire de Proust littéraire. Voulez-vous vous prêter au jeu de nos 5 questions ?

  • Quel est votre livre préféré ? "Hammerklavier", de Yasmina Reza (Je mijote d’ailleurs une chronique, je ne vous le cache pas…)

  • Quel livre regrettez-vous de ne pas avoir lu ? "Ulysse", de James Joyce, monument littéraire, illisible ou génial selon l’avis des uns ou des autres. Comme j’aime me faire ma propre opinion, j’ai plusieurs fois tenté, sans succès. Après quelques pages, le monument me tombe irrémédiablement des mains, avec la désagréable sensation qu’il existe, entre ces pages, un univers mystérieux dont je serais peut-être sortie grandie, mais que je n’ai pas été autorisée à pénétrer.

  • Quel est votre auteur préféré ? Yasmina Reza.

  • Quel livre conseillerez-vous en ce moment à lire ? Hammerklavier est à lire à tout moment ! Sinon, au registre des coups de cœur de cette rentrée littéraire d’hiver, je dirais Lunch-box, d’Emilie de Turckheim (que je pense également chroniquer prochainement…)

  • Si votre prochain livre devait être le dernier, quel thème voudriez-vous évoquer ? Oh, terrible question. Je suis très éclectique dans le choix de mes lectures et de leur thématique, je n’ai donc pas de réponse préconçue à cela. C’est une alchimie entre une écriture, une intrigue et des personnages qui m’emportent, ou non, pour une raison difficile à exprimer par des mots. J’aimerais que le dernier livre m’émeuve, me noue la gorge, fasse palpiter mon cœur. J’aimerais avoir hâte de le finir et ne jamais vouloir le finir, tout à la fois. J’aimerais, en le refermant, me sentir prête à accepter qu’il n’y en ait plus jamais d’autre, parce qu’aucun autre livre ne serait à la hauteur de celui-là…. un vœu pieux, sans doute !

Catherine Rolland, tout d’abord un grand merci pour cette interview qui va permettre aux lecteurs de mieux vous connaître. Je vous souhaite par avance un beau succès littéraire pour votre prochain livre qui fera l'objet d'une chronique bien sûr, en espérant que vous accepterez également une prochaine interview pour parler plus spécifiquement de celui-ci.


Et bien sûr, toute l'équipe du Blog vous souhaite la bienvenue sur Au plaisir de Lire ! Nos lecteurs deviennent les vôtres et seront ravis d'y découvrir une plume talentueuse .


Vous pouvez retrouver tous les livres de Catherine Rolland sur : https://catherine-rolland.com/romans-2/



crédits photos : Guillaume Perret pour Catherine Rolland dans un contexte médical - Serge Castor pour Catherine Rolland en signature de livres - autres : Catherine Rolland & site "au plaisir de lire". Merci aux maisons d'édition pour les maquettes de livre.




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