Tout d’abord, merci aux éditions Albin Michel Imaginaire ainsi qu'à l’auteur pour ce service de presse et leur intérêt pour notre blog littéraire.
Avec ce roman, je découvre Léafar Izen, un auteur aux mille et une vies, entre France et Patagonie. Mais je vous laisse découvrir l’homme dans l’interview qui lui est dédiée également aujourd’hui (lire l’interview). Après une vie professionnelle "rangée", un changement de vie radical suivi d'un traumatisme, l'écrivain va avoir le déclic qui fera naître La Marche du Levant.
Et si la Terre tournait au ralenti ? Et si une journée durait 300 ans ? C’est le défi que se lance Léafar Izen en écrivant La Marche du Levant.
On découvre une Terre qui compose avec un cycle différent, plus fort, plus dur, presque invivable. Une journée dure 300 ans, le soleil brille (ou plutôt brûle) donc sur une partie du globe durant ce temps et l’autre côté se trouve plongée dans la nuit, dans le froid.
On rencontre les différentes ethnies qui survivent sur cette Terre et la cité « principale », Odessa, qui régit les autres peuples. Les habitants de ce monde décadent sont pour la plupart des nomades car ils suivent la course sans fin du soleil. Ils incarnent La marche du levant, La marche du couchant et la marche des Tropiques. On découvre également l’existence de peuples sédentaires, ou « semi-nomades » : les Nördtzins qui se sont installés aux pôles, là où la course des astres est arrêtée. La vie y est extrême mais ils n’ont pas à se battre contre le temps chaque jour. Puis il y a les Guetteurs, qui se situent entre les deux modes de vie de leurs concitoyens. Ils vivent dans le désert, à bonne distance de la cité d’Odessa et changent de campement le moins possible, uniquement quand le destin le décide et que les arbres se meurent.
« Au contraire d’Odessa, qui avançait de façon méticuleuse, se déplaçant chaque jour de trois cents pas vers l’ouest, les Guetteurs avançaient au cours de rares et longues migrations. Dans ces maisons d’adobe enfouies dans la fraîcheur du sol, ils guettaient le destin et bravaient l’avancée du désert aussi longtemps qu’ils le pouvaient. »
Le décor étant ainsi planté, l’auteur nous emmène à la rencontre des différents personnages du roman. On apprend à connaître des femmes et des hommes de caractère, qui ont chacun leur histoire, leurs capacités, leurs valeurs et leurs croyances. Une mixité de cultures agréable à lire et à apprivoiser. La trame de fond de la prophétie à accomplir accompagne nos protagonistes qui, de manière consciente ou inconsciente, participent tous à cette dernière.
Nous découvrons Célérya, une assassine d’Odessa ainsi que ses compagnons de bataille et les différents personnages des divers peuples comme Ak Bhalak le guetteur, Oroverne le Nördtzin, Akeyra ou encore des personnages secondaires qui participent énormément à l’intrigue. Toutes ces âmes perdues au milieu d’un territoire hostile, qui se battent pour leur survie et pour leurs croyances (qu'elles soient prophétiques, politiques, philosophiques ou encore survivalistes) nous obligent à voir à quel point ils nous ressemblent.
L’histoire, qui peut paraître tragique sous certains abords, est en réalité une ode à l’espoir, à la vie. On est touché par ces vies et leurs aventures hors du commun, mais on ne perd jamais l’espoir d’un meilleur avenir.
J’ai beaucoup aimé le style d’écriture de Léafar Izen, une réelle poésie dans la recherche des mots. Un réel plaisir à le lire. La lecture est fluide en étant suffisamment complexe pour être intéressante sans être lourde à comprendre.
L’intrigue est excellemment bien présentée tout en étant plutôt simple, les personnages sont attachants et l’univers est riche. Vous l’aurez compris, j’ai adoré cet ouvrage !
Je le conseille à tous les débutants et curieux de Fantasy pour son univers simple et riche à la fois, mais également à des confirmés curieux de découvrir un nouvel univers.
Pauline Julou
La Marche du Levant - Leafar Izen - Editions Albin Michel Imaginaire - 09/2020 - 656 pages
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