Pascal Francois
Interview : Catherine Rolland nous présente Emma Paddington ! - par Pascal François

Bonjour Catherine, je suis ravi de vous retrouver aujourd’hui comme romancière pour votre nouveau livre Emma Paddington - le Manoir de Dark Road End. Cette fois vous plongez et entrainez les lecteurs dans l’univers du fantastique !
Quelques mots tout de même pour celles et ceux qui ne vous connaitraient pas encore. Vous êtes française, vivez en Suisse, êtes médecin urgentiste … et romancière ! Vous avez déjà écrit 6 romans et avez participé à deux ouvrages collectifs.
Nos lecteurs peuvent d’ailleurs retrouver notre première chronique de l’un de vos romans : le cas singulier de Benjamin T – un très beau roman qui nous conduit aux frontières du réel, de la médecine moderne, de temporalités différentes.
Vous avez également votre propre blog ( www.catherine-rolland.com ) et vous collaborez depuis le mois de Mai avec Au Plaisir de Lire, comme chroniqueuse littéraire ! Et je dois le dire vos chroniques sont très lues !
APDL : L’univers que vous développez dans Emma Paddington ne vous est pas totalement étranger. On le retrouve dans les deux ouvrages collectifs auxquels vous avez participé. Cela vous a-t-il donné l’envie d’investir totalement celui-ci avec ce nouveau personnage ? Ou bien l’envie vient-elle d’ailleurs ?
CR : En effet, mes derniers textes sont parus aux éditions suisses Okama, dont la ligne éditoriale est tournée vers le genre fantastique. J’avais déjà effleuré les thèmes surnaturels dans Le cas singulier de Benjamin T., comme vous le mentionnez, puisque le personnage principal – bien malgré lui – voyageait dans le temps. Cependant, c’était davantage un artifice de construction littéraire pour me permettre de raconter deux intrigues parallèles, ancrées dans un contexte historique parfaitement conforme à la réalité.
Pour la série « Emma Paddington », j’ai franchi le pas du surnaturel puisqu’il s’agit d’une « fantasy urbaine » : une héroïne ordinaire va découvrir, un peu par hasard, l’existence d’un monde magique, coexistant avec le nôtre en toute discrétion. Il va lui falloir s’adapter aux nouvelles règles de cet univers, mais surtout aux créatures qui le peuplent… assez caractérielles, pour la plupart !
APDL : Qu’est-ce qui vous attire dans le genre fantastique ?
CR : J’aime l’immense liberté qu’il permet. L’imagination n’est plus bridée par aucune loi, aucun obstacle rationnel. On peut inventer toutes sortes de personnages, les doter d’attributs et de pouvoirs extraordinaires, user et abuser de la magie puisque tout est permis. Cela autorise à créer toutes sortes de décors et de situations originaux… Le défi principal étant de garder une cohérence à l’ensemble et d’avoir une intrigue solide, afin de ne pas perdre le lecteur en route.
Par ailleurs, j’ai toujours été attirée par le mystère, les phénomènes inexpliqués, le paranormal. L’idée qu’une partie de notre monde soit invisible, secrète, et ne se révèle qu’à certains d’entre nous m’a toujours fascinée.
Je l’avoue sans honte, je vois des signes de l’Au-delà un peu partout ! Et puis, reconnaissez que quand un livre tombe de votre bibliothèque sans raison, c’est beaucoup plus sympa de se dire qu’un fantôme l’a poussé plutôt que de penser que vous l’aviez simplement mal rangé, non ?
APDL : Comment est née l’idée d’Emma, de son personnage ?
J’ai souvent choisi des hommes en personnages principaux dans mes précédents romans. Cette fois, j’avais envie d’axer l’histoire autour d’une héroïne, une jeune femme très ordinaire, bien dans ses baskets et dans sa vie. Elle vit à San Francisco, avec son fiancé, elle a un job sympa, un avenir tout tracé… jusqu’à ce que son existence prenne un virage pour le moins inattendu !
Elle va devoir s’adapter, évoluer. Toute fiction, quel que soit son genre, n’a finalement qu’un objectif principal, à mon sens : raconter la transformation du héros, la façon dont les épreuves et les obstacles l’obligent à se remettre en question, à trouver les ressources pour les surmonter et en sortir grandi.
Emma est un personnage auquel on peut facilement s’identifier. Elle est douce, raisonnable et gentille… mais elle sait aussi ce qu’elle veut, elle a du caractère, beaucoup d’humour et un grand sens de la répartie.
Et surtout, elle ne croit pas, mais pas du tout, au surnaturel et à la magie !
Autant vous dire qu’elle va devoir sérieusement réviser sa copie !

APDL : L’un des « héros » de ce livre, c’est le Manoir de Dark Road End ! Qu’a-t-il de si particulier qui va bousculer la vie d’Emma ?
CR : Le Manoir de Dark Road End est la propriété dont Emma vient d’hériter au début du roman, d’une vieille tante dont elle ne se souvient pas vraiment.
Situé au fin fond de la Californie, près de la petite ville de Bridgeport, il est bien connu de tous les habitants de la région qui sont tous persuadés qu’il est hanté du sol au plafond. Même si cette sinistre réputation n’impressionne guère notre Emma, elle va vite comprendre que c’est un cadeau empoisonné : non seulement la baraque est quasiment en ruine, sans chauffage, presque insalubre mais, par-dessus le marché, elle est habitée ! Jamais le notaire ne lui avait dit que sa tante Bree hébergeait des locataires qui, manifestement, n’ont pas la moindre intention de s’en aller. Et c’est sans parler des étranges phénomènes dont elle va être témoin, ni des bruits inquiétants en provenance de la cave…
Comme le dit Emma en bougonnant : « Tout ça ne serait jamais arrivé à San Francisco ! »
APDL : Le style du roman est décalé, hilarant, loufoque… Pourquoi ce choix ?